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Le docteur, le médicament et la mort ou comment Audiens veut révolutionner…

Ou comment Audiens veut révolutionner le paysage du spectacle et de l’audiovisuel en phagocytant les employeurs, les intermittents du spectacle et la protection sociale !

Imaginez un pays imaginaire et ultralibéral où les docteurs seraient propriétaires de laboratoires pharmaceutiques et de pharmacies mais seraient également en charge du business de la mort (pompes funèbres).

Quel bonheur, vous viendriez les voir pour une maladie, ils vous prescriraient des médicaments produits par leurs laboratoires et vendus par leurs pharmacies… Et puis le jour où ça ne va pas bien du tout, ils vous accompagneraient vers les derniers soins mais surtout dans la mise au tombeau.

Je sais, c’est macabre… D’autant qu’on pourrait même imaginer que le médecin en question connaissait le coté nocif du médicament prescrit !

Mais l’honneur est sauf, il pourrait tirer profit de toutes les étapes de ses nouveaux métiers….

Mais bien sûr ceci n’existe pas…quoique ?

Sous certaines formes, on peut commencer à conjecturer que certains « empires » puissent devenir, dans les prochaines années, de véritables « machines à fric » en dehors de tous contrôles, toute éthique, tout respect pour l’humain et les règles déontologiques.

Revenons à l’affaire qui me préoccupe ou, plus précisément, à l’entité dont les changements de stratégie de ces derniers temps ont de quoi nous inquiéter… Je veux parler du groupe Audiens.

Le groupe Audiens est un groupe de protection sociale, privé, certes, mais qui a une mission de service public : collecter et gérer l’ouverture des droits à retraite des intermittents du spectacle.

Depuis peu, Audiens a repris la gestion de la caisse des congés spectacles, l’exploitation du Centre Médical de la Bourse.

Enfin, il y a un peu plus d’un an, Audiens rachetait Assurance & Spectacles un courtier en assurance dédié au monde du spectacle.

Jusque-là rien d’anormal me direz-vous, nous sommes dans la protection, le social, la couverture des risques humains et matériels… Le tout dans le secteur du spectacle et de l’audiovisuel.

Seulement voilà, la stratégie d’Audiens va plus loin et la Direction d’Audiens a les dents longues…..

On nous prédit qu’un jour les Urssaf récupèreront la gestion de la retraite… Aussi pour anticiper la perte de tout un pan de leur activité, Audiens décide, dans sa stratégie, de devenir une plateforme de services…

On nous annonce la fusion d’Audiens avec un autre groupe de protection sociale, le groupe Pro BtP… Drôle de mariage me direz-vous ?

En fait non, si en apparence un ouvrier du bâtiment n’a rien de commun avec un technicien du spectacle, il existe en fait de nombreux points d’accroche : des CDD d’usage, une caisse de congés payés, une gestion par projet… Et tout ceci justifie un mariage qui semble au départ peu probable….

Mais, dans la corbeille du marié, le mastodonte Pro BtP, la petite fiancée Audiens doit arriver avec une belle dot… Elle se doit donc de grossir vite et prendre de la valeur pour une fusion avec une belle parité pour éviter les querelles de pouvoirs qui naissent en permanence dans ce genre d’opération.

Pour cela, il faut de l’argent… Tant mieux, Audiens a pris une participation dans un petit bijou : la société Newen, propriétaire de TelFrance, producteur de « Plus belle la vie ». Il est temps de concrétiser sa plus-value, Tf1 vient de racheter Newen… Et Audiens empoche au passage plusieurs millions d’euros !

Avec cet argent, Audiens décide de racheter une jolie petite Start up, en fin de financement, qui s’est peu développée en 4 ans (donc le ticket d’entrée ne serait pas cher) mais qui aurait un gros potentiel.

Audiens prend une participation de 25 % dans Movinmotion avec une promesse à 100 % pour 2018 et lance : « Audiens 3.0 by Movinmotion, ou comment simplifier l’embauche des intermittents ».

Mais qui est Movinmotion ? Une idée toute bête… Une plateforme qui permet d’avoir un annuaire des intermittents régulièrement sollicités. Lorsqu’un projet se met en place, les heureux élus sont sélectionnés dans cette base. Sont alors déclenchés la DUE et le contrat de travail. Les données sont ensuite transférées dans un logiciel de paye pour éditer la fiche de paye et les déclarations de charges sociales y afférant.

Rien de révolutionnaire ; la preuve : 300 clients officiellement annoncés en 4 ans avec 1500 fiches de payes par mois, quand le cabinet Com’Com en gère plus de 20 000 par an et que le secteur accuse 36 000 entreprises culturelles et 256 000 intermittents du spectacle.

Par ailleurs, sous couvert d’une super technologie, rien n’est véritablement révolutionnaire, puisque l’entreprise a recruté une gestionnaire de paye qui agit comme tous les prestataires du secteur.

Mais alors, qu’est ce qui intéresse Audiens dans cette acquisition ?

Le big data… Imaginez, en recevant l’ensemble des charges sociales du secteur, Audiens possède « LE » fichier 100 % garanti irréfragable des employeurs d’intermittents… Une activité de missions de service public de moins en moins rémunératrice mais le plus beau des fichiers pour démarcher et proposer mutuelles, assurances Rcp pro et la fourniture de fiches de paye…. À tel point qu’on peut se demander si la volonté de devenir une plateforme de services ne pourrait pas aboutir à devenir un guichet unique de l’intermittent sans aucune concurrence et des prix attractifs au départ qui le deviendraient moins dans le futur.

Depuis l’annonce de ce rachat, éditeurs de logiciels de payes intermittents, prestataires de payes intermittents et experts comptables, Com’Com en tête, tous spécialistes du secteur, ont manifesté leur grogne.

Pourquoi ? Si cela peut ressembler à du protectionnisme, le mal est plus profond et les craintes plus dramatiques sur l’avenir.

Voici toutes les questions que nous sommes en droit de nous poser sur cette opération :

  • Audiens a-t-elle le droit d’utiliser son fichier clients, obtenu dans le cadre d’une mission de service public, pour démarcher dans un cadre lucratif privé ?
  • Audiens a-t-elle le droit d’utiliser les frais de gestion rétrocédés par l’État, qui amputent donc les retraites des intermittents, pour communiquer et vendre des missions lucratives privées ?
  • Audiens a-t-elle le droit de présenter son offre Audiens 3.0 by Movinmotion dans le cadre de ses présentations et interventions sur l’emploi des intermittents, mission d’information comprise dans le cahier des charges de la mission de service public ?
  • Audiens aura-t-elle une attitude objective lors des contrôles des charges lorsque les payes auront été établies par leur propre solution ?
  • Audiens ne pratique-t-elle pas tout simplement une concurrence déloyale et un abus de position dominante ?
  • Audiens ne pratique-t-elle pas un prix anormalement bas pour capter des parts de marché pour, devenue en position de monopole, faire ce qu’elle voudra sur les tarifs ?
  • Audiens 3.0 by Movinmotion réalise-t-elle mieux les payes que les autres prestataires historiques ?
  • Audiens étendra-t-elle ces mauvaises pratiques dans un avenir proche aux activités du BtP ?
  • Audiens a-t-elle le droit de proposer le label « Movinmotion by Audiens » pour les clients qui utiliseraient leurs services et ainsi revendiquer une « qualité » qui n’a pas été contrôlée par un organisme de type AFNOR pour ce type de labélisation ?

Vous comprendrez qu’au travers de toutes ces questions, nous retrouvons notre docteur prescripteur de ses propres médicaments, qui possède un pouvoir de vie et de mort sur votre personne.

Alors quelle position adopter face à tout ceci ?

En premier lieu, ne pas donner l’importance, qu’elle n’a pas, à cette opération……, Movinmotion est une aiguille dans une meule de foin, du placebo dans le monde des médicaments ; très loin des soins que les experts comptables spécialisés dans les entreprises culturelles peuvent apporter chaque jour.

Ensuite, il faudra surveiller le comportement commercial, la déontologie, le discours relayé par la caisse autour de cette solution qui en fait n’est que poudre aux yeux et n’a rien de révolutionnaire.

Enfin, il s’agira de continuer à travailler comme avant, voire mieux, à l’aide des nouvelles technologies collaboratives… Chez Com’Com, nous y œuvrons. Mais nous préférons avoir des hommes et des procédures bien rodés plutôt qu’un outil informatique lancé à la va vite sur le web et non maîtrisé. L’année 2017 sera décisive !

Pour finir, il faudra garder à l’esprit qu’un expert-comptable qui connaît votre métier, vos finances, vos payes, qui est contrôlé par des instances ordinales pour vous garantir une qualité de travail et de procédure, ne saurait disparaître au profit d’une solution « passe-plat » (le concept Movinmotion ne repose que sur un simple transfert de données de la paye en ligne).

Nous vous laissons apprécier tout ceci, vous faire une opinion et vos propres réponses aux questions que nous posons. Nous répondrons à toutes vos demandes quant à notre accompagnement dans l’emploi et la paye des intermittents du spectacle comme nous le faisons déjà depuis plus de 20 ans.

Pourquoi travailler avec Com'Com ?

Fort d’une expérience de plus de 20 ans, Com’Com est le leader de L’EXPERTISE COMPTABLE ET RH spécialisée qui accompagne le spectacle vivant, les producteurs et éditeurs phonographiques, le cinéma et l’audiovisuel, les artistes auteurs et interprètes, les freelances, le jeu vidéo, le multimédia….

Une reconnaissance officielle de compétence spécialisée :

En décembre 2020, Eric HAINAUT, associé-fondateur, a eu l’honneur de se voir reconnaitre officiellement la compétence spécialisée en activités culturelles, créatives et artistiques par l’Ordre des Experts-Comptables d’Ile-de-France.